Etape 2 - Mosquée Mohammed Ali
Jeudi 17 septembre 2009. Première grande étape de notre découverte de l'Egypte : la grande mosquée du Caire, la Mosquée Mohammed Ali. Celle-ci se trouve à l'intérieur de la citadelle de saladin. Elle doit sa construction au vice-roi Muhammad Ali Pacha, qui lui a laissé son nom. Cet édifice emblématique de la ville du Caire fut édifié de 1830 à 1848 et s'inspire largement de l'architecture traditionnelle ottomane.
La première pierre du sanctuaire est posée en 1830, sous le règne du vice-roi Mohammed Ali, considéré comme le père de l'Égypte moderne. Plusieurs constructions datant de l'époque mamelouke sont détruites afin de laisser la place à la mosquée, dont les plans sont confiés à un architecte grec d'origine bosniaque, Yusuf Buchnaq. Celui-ci dresse les plans d'un édifice calqué sur les grandes mosquées impériales d'Istanbul et plus spécifiquement sur la mosquée bleue. Ainsi, la mosquée Mohammed Ali lui emprunte la cour carrée à ciel ouvert et bordée d'arcades et la cascade de dômes et de demi-dômes.

Passé la cour, Alfred, notre guide égyptologue, nous entraîne à l'intérieur de la mosquée***. Pour moi, c'est une grande première. Pour Ursula aussi. Le temps de nous déchausser et nous voilà à l'intérieur de la mosquée. Alfred nous entraîne dans un petit coin à l'écart et nous raconte l'histoire de cette mosquée. Quelques-unes des pierres qui ont servi à la construction proviennent des murs de la citadelle. Quelques autres proviendraient aussi de pyramides... Grrrrrrr... Bref, passons. En tout temps et partout dans le monde, les hommes ont procédé de la sorte. A l'intérieur, comme dans la mosquée bleue d'Istanbul, d'immenses lustres dégringolent du plafond, rehaussant les tapisseries vertes de l'Islam qui recouvrent les murs. La salle de prière forme un ensemble quadrangulaire s'articulant autour de la coupole centrale, laquelle atteint une hauteur de 52 mètres pour un diamètre de 21 mètres. Elle est contrebutée par une série de quatre demi-dômes, que viennent encore compléter quatre coupoles plus petites à chacun des angles du sanctuaire. Toutes sont ornées de peintures et de dorures, tandis que les murs de la mosquée intègrent de hauts panneaux d'albâtre s'élevant à plus de onze mètres. La mosquée présente la particularité de posseder deux minbars, l'un en bois de cèdre sculpté et doré et l'autre en albâtre. Après toutes ces explications, on reste là quelques minutes à admirer l'édifice et ses coupoles. Grandiose !
Après cette belle visite, on ressort de la mosquée pour admirer les murs de la citadelle de Saladin*** élevée au XIIe siècle. Depuis le parvis de la mosquée, on a une vue d'ensemble sur la ville du caire. Impressionnant ! Je me demande bien comment ces millions de gens peuvent vivre entassés dans cette cuvette !

La silhouette de la citadelle offre une vue panoramique sur le Caire et la cité des morts, cimetière des sultans mamelouks aujourd’hui habitée par des sans-logis. Au pied de la citadelle, se trouve la mosquée du sultan Hassan, un des plus beaux édifices d’époque mamelouk du XIVe siècle.

Un peu d'histoire pour raconter l'histoire de la citadelle. En 1169, Saladin est nommé vizir par le calife fatimide Al-Adid. La même année, il doit repousser à Damiette une armée du roi Amaury Ier alliée à une flotte byzantine. Il entame aussitôt un vaste programme de fortifications dans tout le pays et en particulier dans sa capitale du Caire. Les murailles de briques construites cent ans auparavant par Badr al-Djamali sont doublées d'une enceinte en pierre de 14 kilomètres de long percée de portes monumentales. En 1173, alors que Saladin est devenu sultan et seul maître de l'Égypte, il pose les fondations d'un site de dix hectares sur un éperon rocheux, unique hauteur de la ville, qui prévoit des poternes et trois grandes portes. Cette citadelle doit répondre à plusieurs desseins : être le verrou de la nouvelle enceinte édifiée en 1169, le symbole du nouveau pouvoir de Saladin en se démarquant de ses prédécesseurs fatimides et le siège de sa résidence royale.
Allez zou, après ce bel après-midi au Caire, retour vers Gizeh, au pied des pyramides, où se trouve notre hôtel. En passant, on voit des sans-logis errer au milieu des tombes des anciens sultans. Des troupeaux de chèvres arpentent les chemins entre les tombes... Quelle misère...



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